Paracha Ki Tavo 5775
Paracha Ki Tavo
« Car Il ne dort, ni ne sommeille le gardien d’Israël » (Psaumes)
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Chabbat dernier : Ki Tétsé « lorsque tu sortiras », ce Chabbat : Ki Tavo « lorsque tu viendras ». Le titre d’une paracha est déjà signifiant pour la tradition juive. Béréchit « Au Commencement » : le nom du premier livre de la Torah, le nom de la première paracha. Un titre qui pose l’idée fondatrice d’un commencement à l’univers et à l’histoire. Révolution copernicienne du petit peuple hébreu, en son temps déjà, quand les nations et leurs sages posaient l’éternité du monde.
Lorsque tu sortiras… Lorsque tu viendras… Parfois une paracha répond à l’autre. Ici une sortie et une entrée. Mouvement de la vie. Expiration, inspiration ; diastole, systole ; exil et délivrance ; jour et nuit ; doute et certitude ; deuil et joie. L’Ecclésiaste souligne ce rythme de l’existence en proclamant « un temps pour chaque chose ».
Dire merci
« Ki Tétsé » s’ouvrait sur la guerre, « Ki Tavo » offre le repos du guerrier redevenu agriculteur. Les prémices, « bikourim », commandement de reconnaissance envers l’Eternel. Ne pas se jeter goulûment sur les produits de la terre. Savoir attendre. Savoir dire merci. Bénir Dieu, c’est Le reconnaître source de bénédiction. Amener les prémices de sa récolte au temple de Jérusalem. Aujourd’hui le culte est simplifié, le voyage aussi. La liturgie domestique vaut culte du Temple. La bénédiction avant la consommation du pain n’a pas d’autre finalité que d’inviter Dieu au repas. Caïn avait gardé les meilleurs fruits par devers lui, et avait déposé devant le Seigneur une qualité moindre. Abel, le petit frère, qui se savait naturellement second, offrit des « prémices de son troupeau » à Celui qui est premier, gardant le reste pour ses besoins personnels. Caïn : moi d’abord, Dieu après ; Abel : Dieu d’abord, moi après. On demandait à Levinas de résumer toute sa philosophie. En souriant il répondit « après vous ».
Que Dieu bénisse la France
Reconnaissance devant Dieu. Mais pas seulement. Moïse refuse de frapper de son bâton les eaux du Nil, car il est en sorti vivant. Aaron accomplira cette tâche de frappe. Reconnaissance devant ceux et celles qui nous permettent de mieux vivre, de plus vivre. Merci Docteur. Merci monsieur le Professeur. Merci soldat de l’armée française, homme ou femme, qui dans ton treillis, recouvert de ton gilet par balle et de ton arme lourde, et par tout temps, reste debout à nous surveiller, pour que nous puissions rester debout à prier.
« Il ne dort ni ne sommeille le gardien d’Israël ». David aurait prononcé ce verset. Soit ! Il priait en homme de foi, mais il agissait en pragmatique : ses soldats de sa garde devaient pratiquer une forme de krav maga, le judo du Judée. Le roi commandait une armée solide et redoutable. Aide toi le ciel t’aidera ! Pour que « Dieu te garde à ta sortie et à ton entrée ».
Chabbat chalom
P.H
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